N'en parlons plus, de Sabine Bail

Le 21/01/2018 de 18:00 à 19:00

Ajouter au calendrier

  • participation libre au chapeau
  • Durée : 55min

avec Carine Lefort et Annie Serfaty.

Affiche reduite

Dans quelques heures Sarah doit entrer en scène et se glisser dans la peau d'Olympe de Gouges.

Symbole et porte-parole de valeurs humanistes, cette femme a défendu ses idées, sans concession, au péril de sa vie.

Olympes de Gouges résolument moderne et visionnaire s'est non seulement battue pour le féminin mais également pour la dignité de l'être humain, la tolérance, l'avènement d'une vraie justice sociale... autant d'idées qui fondent notre société actuelle.

Sarah s'interroge encore sur la nécessité de "se perdre pour mieux trouver son personnage" lorsqu'une habilleuse sybilline vient proposer ses services...

S'en suit alors un face à face édifiant entre deux femmes, entre deux époques...

 

direction d'acteurs : Eline De Lorenzi

comédiennes : Carine Lefort, Annie Serfaty

régie : Bernard Martin

crédit photos : Marie Anne Marandet

Propos sur Olympe de Gouges
Olympe de Gouges (1748 – 1793), une femme extraordinaire, qui mérite d'être connue, qui a défendu le "féminin" mais pas que... Une femme d'exception, humaine avant tout !Femme de lettres , visionnaire, pamphlétaire, opiniâtre et humaniste, féministe avant l'heure et auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle fût de tous les combats : abolition de l'esclavage, justice sociale , droit au divorce, rejet de la peine de mort, égalité hommes-femmes...
C'est l'histoire d'un combat remarquable interrompu par le couperet de la guillotine ...
Elle monta à l'échafaud pour avoir voulu monter à la Tribune.
Négligée et incomprise durant deux siècles, elle demeure encore une figure méconnue de la Révolution françaisedans sa propre patrie.
« N'en parlons plus » lui redonne la parole et tente de rétablir sa vérité...

Note d'intention du metteur en scène (scénographie....)
Tout ce qui a été dit, écrit , inventé, caricaturé, vilipendé sur cette dame, nous a donné envie de revenir à l'essentiel...
L'interprétation de ses faits, gestes et intentions ne semble en effet n'être qu'approximation, faux semblants, et faux fuyants...
Le désir d'une scénographie dépouillée nous est apparue comme évidente afin de ne garder l’essence même de ce qu'elle a été....


Présentation de l'équipe artistique


Eline De Lorenzi :

Eline de lorenzi
Comédienne et intervenante dans la région lyonnaise, formée à l'école Charles Dullin à Paris, elle perfectionne son art régulièrement à travers de nombreux stages ( danse, clown, voix off...). Elle collabore avec les compagnies ETC, Près d'ici, Après le déluge, Kolexi... et participe à de nombreux tournages. Elle travaille majoritairement sur des créations contemporaines. Passionnée et enthousiaste, elle est toujours à la recherche de projets, de rencontres, d'échanges sur les planches ou devant la caméra.
Sensibilisée par l'humain, " N'en parlons plus" lui a donné l'envie d'en prendre la direction artistique.

Annie SERFATY

Annie serfaty
Comédienne, passionnée de théâtre et spectacles vivant qu'elle pratique depuis des lustres, elle fait aujourd'hui partie de 2 troupes : la Cie Théâtre 343 (Lyon) avec laquelle elle a joué « Transport de femmes » de Steeve Gooch (2010) , « Inventaires » de Philippe Minyana (2012) et « 12 Hommes en colère » de Réginald Rose (2013) et co -mis en scène la pièce « Les Héritiers » d'Alain Krief (2009)
Elle est également l'une des fondatrices et comédiennes des Ateliers TA3 (Les Avenières) depuis 1990.
Elle aime transmettre et faire partager sa passion , notamment auprès des jeunes et est, à ce titre, intervenue de nombreuses fois en milieu scolaire, socio culturel...


Carine LEFORT

Carine lefort
Comédienne depuis 15 ans et metteur en scène depuis 2 ans. Après avoir pratiqué la danse à haut niveau et en compétition pendant presque 10 ans, elle se tourne vers le théâtre dès le lycée. Formée par la suite auThéâtre de l'Iris à Villeurbanne, elle travaille autant les grands classiques (Shakespeare, Goldoni, Molière, Tchekhov....) que des auteurs contemporains (Dario Fo, Foissy, Durringer,Tardieu, De Vos, Darley...).
Elle a eu la chance de faire tourner dans différentes régions de France, pendant 2 ans (2004-2006), avec la Troupe universitaire Lyon 2, la pièce « Lella » de Christiane Shapira, traitant de la résistance féminine à Auschwitz.
Elle est co-fondatrice de la Cie Théâtre 343 (Lyon) en 2007, avec laquelle elle a joué « Festen » d'après Thomas Vinterberg (2007), « Les Héritiers » d'Alain Krief (2009), « Transports de femmes » de Steeve Gooch (2010), « Ladies Night » d 'Anthony Mac Carten, Stephen Sinclair (2012)... (Chorégraphe et rôle de Glenda) et a été assistante mise en scène sur « Inventaires » de Philippe Minyana (2012) avant de monter « 12 Hommes en colère » de Réginald Rose (2013).
Elle a également collaboré avec la troupe Éclairage Indirect en jouant dans « L'amour dans une usine de poisson » d'Israël Horovitz (2010) et « Fragmentation » de Renaud Rocher (2011).
Elle aime rencontrer, échanger, partager et aime travailler avant tout sur l'humain à travers chacune de ses créations.

Une petite troupe pour rendre hommage à une grande femme
Sorte de théâtre ambulant, la petite troupe indépendante - composée d’un régisseur et de deux comédiennes, Carine Lefort et Annie Serfaty, d’une robe et d’une camionnette - n’hésite pas à aller à la rencontre de son public avec la forte conviction de lui apporter un éclairage sur ce qu’être "femme" dans la société d’avant, mais aussi dans celle d’aujourd’hui. Avec "N’en parlons plus", Eline De Lorenzi met en scène deux personnages pour narrer l’histoire d’une femme de lettres célèbre pourtant encore aujourd’hui trop mise à l’écart de nos livres d’histoire ou bien trop succinctement survolée.
"L’objectif était de monter une pièce qui nous a séduites, que nous aimons. Faire connaître et reconnaître cette femme. "J'ai l'espoir que l'on m'aperçoive à travers toi telle que je suis et que l'on me sauve de l'oubli et du mépris" dit d'elle-même Olympe De Gouges. Aborder l'histoire à travers le vécu des personnages. Essayer de transmettre des valeurs d'humanité, d'égalité de citoyenneté." Carine Lefort

 

Sur une scène dépouillée, pour garder l’essence même des idées qui vont s’y échanger, deux personnages, deux femmes, se confrontent dans un face à face efficace : l’actrice et le personnage qu’elle doit incarner. Une femme et son miroir. Un corps, une voix et son modèle, sa pensée. La femme n’est pas qu’un corps, n’est pas qu’une simple représentation mise en valeur sur scène par une robe rouge de soirée. La femme n’a pas besoin de parure, d’apparat, d’ornement pour faire valoir sa parole trop souvent réprimée, car avant d’être femme, elle est humaine. La figure héroïque, représentée ici, n’est pas moins qu’Olympe De Gouges, qui "mérite d’être plus connue" en tant que symbole et porte-parole d’un mouvement humaniste avec la volonté d’être portée à une grande échelle.


L’incarnation d’un combat au féminin pluriel
"Femme d'exception, rien ne la destinait à ce qu'elle a vécu. Elle a appris, a observé son époque, s'est engagée, pour des causes pas forcément à la mode... Cette femme s'est battue pour ses idées, ceci sans concession au péril de sa vie pour défendre des valeurs d'humanité."
Olympe de Gouges incarne une idée, un combat visionnaire, à une époque où tout le système est remis en cause et reste surtout à construire, et reconstruire; une période de révolution(s) et de nouvelles idées où tout paraît politiquement et socialement possible. Elle défend non seulement "le féminin" mais se bat avant tout pour la dignité de l’être humain, pour l’égalité de tou-te-s, pour l’avènement d’une vraie justice sociale, l’abolition de l’esclavage, l’intolérance, de la peine de mort, risquant, elle-même, sa propre vie. Incomprise, cette figure historique de la Révolution française, trop dérangeante pour son siècle, finit par mourir sous le couperet de la guillotine d’un gouvernement qu’elle soutient dans ses grandes lignes mais qu’elle aimerait encore plus démocratique, plus citoyen, mais avant tout plus ouvert, plus juste.

N’en parlons plus : lorsque la parole devient action
"Cette femme est encore très méconnue et très MAL connue. Beaucoup de contre-vérités existent encore à son sujet. Un grand nombre de ses propositions restent d'actualité. L'égalité homme femme, économique, juridique... Un salaire minimum pour les plus démuni-e-s, la lutte contre l'esclavage qui existe encore dans certaines contrées du monde etc."
La pièce n’est pas un simple réquisitoire pédagogique qui cherche à redorer les blasons de cette femme de lettres éclairée, maltraitée par son époque, elle est surtout une réflexion sur l’action, l’incarnation, la représentation. C’est vers une forme d’existentialisme que le spectateur et la spectatrice sont renvoyé-e-s à leur propre histoire en tant que citoyenne, et qu’être humain. Qui sommes-nous ? Et comment pouvons-nous agir à notre échelle ? Quels impacts peuvent avoir la parole et la conscience du monde qui nous entoure sur l’environnement local et global ? Elle renvoie aussi à nos droits actuels : peut-on dire que nous sommes réellement, en 2016, dans un système égalitaire ? Juste ? Qui incarne les droits de chacun-e sans en léser, en opprimer d’autres ? Et quelle place la femme y a-t-elle pris ? C’est le regard que le spectateur et la spectatrice porte sur l’histoire, avec un petit et un grand H, de cette femme, au niveau individuel comme universel, qui permet de prendre du recul et de remettre en question ce que nous vivons aujourd’hui, non pas seulement en tant que femme, mais en tant qu’être humain. Incarner Olympe de Gouge au théâtre, c’est incarner ses idées. C’est redonner vie à sa parole, c’est réactualiser nos combats de tous les jours. "N’en parlons plus", signifie se taire. Mais a-t-on tout dit ? Au contraire, la pièce invite au débat auquel les comédiennes se prêtent avec plaisir à la fin de la représentation. Que reste-t-il à dire, à écrire ? Beaucoup de choses, car le combat pour l’humanité (une justice humaine ?) est long et parfois douloureux, mais notre Olympe nationale nous rappelle qu’il en vaut bien la peine. Alors, au contraire continuons-le, et parlons- en !

Olympe 1  Olympe 2  Olympe 3  Olympe 4